Anonyme [1652], DISCOVRS POLITIQVE, Sur le tord que le Roy faict à son Authorité, en ne faisant point executer les Declarations contre le Cardinal Mazarin, & l’aduantage que cella donne à ses Subjets. , français, latinRéférence RIM : M0_1136. Cote locale : B_20_23.
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C’est de toy Prouince de GVYENNE qui dégoutes
encor du sang des playes honnorables que tu as receu
dans les genereux combats que tu rends incessamment
depuis trois ans contre l’oppression & la violence tyrannique
des Ministres ; c’est de toy que la France attend
les efforts les plus vigoureux, & ie puis dire, le bon
succés des affaires presentes auecque son bon-heur. Ce
ne sera pas la premiere fois, Illustre BOVRDEAVX,
que tu auras donné le démenty à ton ennemy, si tu te
prepares vne seconde à le bien accueillir : C’est à quoy
tu és obligé plus que iamais, puis que ta perte n’est plus
vne matiere de deliberation, le conseil en est prins.
Crois-ru apres l’auoir mis sur le theatre, l’auoir boussonné,
pendu, brûlé, que son ame soit si saincte & si
pure, qu’elle ne conserue aucun ressentiment contre
toy ? Ce Cardinal ne donne point d’indulgence : il
vient, il vient à la teste d’vne armée essayer de tirer raison
de la resistance que tu as tousiours rendu contre sa
tyrannie : Son esprit se promeine desia dans tes ruës,
choisissant les places publiques pour y dresser des échaffauts,
& venger par des veritables supplices les affronts
faits à son effigie. Bourgeois ! choisi d’estre pendu aux
fenestres de ta maison, ou de te mettre en deuoir de
repousser courageusement ce persecuteur : dans la iustice
& la generosité de cette entreprise, tu te vois conduit
par vn des premiers hommes du monde ; ta fortune
marche à costé de celle de CONDÉ. Son Altesse
Royalle a desia mis l’espée à la main, & s’est ouuertement
declarée contre ce General à simple tonsure qui



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