Anonyme [1652 [?]], APPARITION AV CARDINAL MAZARIN DANS BOVILLON, DE L’OMBRE DE SON Neueu Manchiny retourné des Enfers, pour l’exhorter à bien faire, & sa rencontre auec Saint Maigrin en l’autre monde. , françaisRéférence RIM : M0_137. Cote locale : B_12_64.
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Ce ne sont pas choses fruiuoles.
Ie creus à ces douces paroles.
Que ce vieillard entroit en Rut,
Et que c’estoit lors tout son but
De me faire quelque folie
A nostre mode d’Italie ;
Ie m’eschapay d’abord tout doux,
Serrant bien fesses, & genoux,
Quand d’vne voix comme vn tonnere,
Qui fit trembler toute la terre,
Quoy ! (dit-il) Mignon pretendu
Vous faites icy l’entendu,
Entrez promptement dans ma barque,
Prenez cette Paille pour marque,
Et dites point de Mazarin,
Autrement ; moy, i’en pris vn brin
De peur que i’eus de ses menaces,
Ou de ses horribles grimaces
Et ie dis tout ce qu’il voulut,
Pensant mieux faire mon salut.
Pardon cher Oncle ie t’en prie,
Car ie le fis par fourberie,
Comme par force & malgré moy
Ce fut dans vn si grand esmoy
Que ie passay cette Riuiere
A l’éclat d’vn peu de lumiere,
Et ie vis (comme l’on peut voir,
Dans la nuit claire ou iour fort noir)

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