Anonyme [1652 [?]], APPARITION AV CARDINAL MAZARIN DANS BOVILLON, DE L’OMBRE DE SON Neueu Manchiny retourné des Enfers, pour l’exhorter à bien faire, & sa rencontre auec Saint Maigrin en l’autre monde. , françaisRéférence RIM : M0_137. Cote locale : B_12_64.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 6 --


Lors voyani cette affreuse mine
Cette barbe à la Capucine,
Ces longs cheueux tous verds & gras,
Ces grandes iambes, ces grands bras,
Ce visage en tout effroyable,
Ie pris ce Caron pour vn Diable,
Et fis vn grand signe de Croix ;
Mais i’eus belle peur de sa voix,
Lors qu’il me dit d’vn ton horrible,
Vn grand qui va-là si terrible,
Que ie pensay m’esuanoüir
Trois ou quatre fois de l’oüir ;
Qui va-là ? (me dit-il) qui viue,
Planté sur sa bourbeuse riue ?
Et moy bien loin de luy parler,
Ie ne faisois rien que trembler.
Qui viue (cria-til encore)
Respondes Monsieur de la Pecore,
Vous pensez faire icy le fin,
N’estes vous pas vn Mazarin ?
A ce mot ie ne sçeus que dire,
Car ce n’estoit pas mot pour rire,
Et sans espoir d’aucun salut,
Ie ne respondis que par Chut,
Enfin de peur de luy deplaire,
Et le voyant mettre en colere,
Ie dis d’vn bas & triste ton
A ce battelier de Pluton,

page précédent(e)

page suivant(e)