Anonyme [1652], A TOVS LES HABITANS DE LA TERRE, L’HEVREVX GENIE. SALVT. Les aduenuës du bien souuerain de l’homme. C’est à sçauoir, Le Traitté de la Paix entre les hommes. De la Gverre contre les vices: Et de l’intelligence dans l’Amour du Ciel. Vray Miroir de l’homme d’honneur, de l’homme sage, & de l’homme heureux. , françaisRéférence RIM : M0_11. Cote locale : B_18_34.
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toutes sorties de ses mains comme vne semence du
Ciel infuse dans la masse du corps sans aucune corruption de
la part de leur principe qui n’est autre que Dieu par l’œuure
d’vne seconde creation, qui est la fin de la premiere & vniuerselle
creation du monde ; toutes par l’ordre de sa prouidence
rapportées à vne mesme fin, de la ioüissance de sa Gloire,
par la capacité naturelle de l’homme, dans la grandeur de son
esprit, & par les moyens de Grace & de Vertu preparez à
tous par la bonté infinie du Createur & Redempteur de touts
les hommes ; & touts d’vn prix infiny dans les regards de la
Gloire, que Dieu put recueillir de leur salut & beatitude, &
dans les regards du mesme bon heur eternel & souuerain qui
les touche & qui est Dieu mesme, & la possession de Dieu, tel
qu’il est en luy mesme par vision & par fruition de leur essence
propre, qui est le bien souuerain la fin & la beatitude de
l’homme.

 

Cét escrit est vn manifeste du desir qu’il a que touts les
hommes se sauuent, & qu’il ne tiendroit pas à luy qu’ils fussent
heureux, s’ils auoient l’œil de la consideration ouuert à
reconnoistre leur bon Genie, & l’oreille attentiue à entendre
sa voix pour addresser leurs pas vers luy mesme, dans les ordres
de sa conduitte : & pour les asseurer qu’il est extremement
deplaisant, qu’au lieu de le regarder & de le suiure ils
luy tournẽt le dos, & que pour peu de sujet, & sans se mettre
en peine de leur sort ils renoncent au Ciel & s’abandonnent
au Genie de leur mal-heur par le peché qui est soubmis à
l’appetit de leur volonté libre de mesme qu’elle est soubmise,
à la loy du Seigneur.

Ils apprendront icy que c’est du cœur qu’il parle en souhaittant
à tous le salut de sa gloire ; & que s’il est égallement
de soy-mesme le Dieu de touts il est égallement de soy-mesme
le partage & le bien souuerain de touts ; & que par la
mesme obligation qui enioint à tous les hommes de
l’aymer, de combattre le vice & de viure en paix & concorde
par ensemble, il les met en voye de paruenir au but
de leur creation, il leur trace le chemin de leur bon-heur,
& leur montre qu’en s’aquittant de cette charge qu’il a voulu



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