Saint-Joseph (révérend père dom Pierre de = R. P. D. P. D. S. J.) [1649], CATECHISME DES PARTISANS, OV RESOLVTIONS THEOLOGIQVES touchant l’Imposition, Leuées & Employ des Finances. Dressé par Demandes & Responses pour plus grande facilité. , françaisRéférence RIM : M0_652. Cote locale : C_1_7.
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en augmentation de tailles, partie en taxes sur les officiers
& partie en creation de nouueaux offices. Pour leuer
cette somme, on traitte auec des personnes qui s’en
chargent, moyennant neuf millions qu’ils fournissent
au Roy, ou peut-estre moins, le reste leur reuenant bon
pour leurs peines. Ie dis en ce cas, que ces personnes offencent
mortellement, qu’elles volent ce quart au Roy
& à l’Estat, qu’elles sont obligées de le restituer, & n’y a
personne qui les en puisse dispenser.

 

D. Mais ils font des auances & rendent l’argent plus
promptement & plus prest au besoin.

R. Il n’importe : pource, que, si tout Chrestien est obligé
d’assister son prochain gratuitement, lors qu’il est en
necessité, principalement s’il le peut faire sans aucune
perte, il y a bien plus d’obligation d’assister le Roy, qui
est le pere & le protecteur du peuple, & pour les necessitez
de l’Estat ; & si l’on ne peut pas auancer quelque chose
laquelle reuient tousiours, comment est-ce qu’on
contribueroit de sa bource aux despences necessaires
pour le bien du public ? Ioint que comme tous les interests
des particuliers, sont essentiellement engagez dans
ceux du general, tous ces traittans ou partisans, qui font
partie du corps de l’Estat, sont obligez d’y contribuer,
ce qu’ils ne peuuent moins faire, que par l’auance des
sommes qui leur reuiennent auec le temps.

D. Si cela est ainsi que vous dites, les Tresoriers de
l’espargne & autres ne sont pas sans defaut, puis que
leurs plus grands profits viennent des auances qu’ils
font, & des grosses remises qui leur sont faites, ce qui
met le prix de leurs charges à des sommes immenses au



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