P. D. B. D. P. [signé] [1652], HARANGVE EN PROVERBES, FAITE A LA REINE, Par vn notable Bourgeois de la Ville Royale de Pontoise, deux iours auant le depart de Mazarin. Pour obliger cette Princesse à consentir à son esloignement, par les raisons cy-apres deduites. , françaisRéférence RIM : M0_1562. Cote locale : B_15_41.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 12 --

quelle sorte de paix fourrée, dont les principaux
articles estoient, Que qui plus auoit mis en cette
guerre plus auoit perdu, suiuant l’Edict, au malheureux
le Virton, & au pauure la pauureté, que
les Parisiens & Mazarins demeureroient amis
comme chiens, c’est à dire tous prests de s’entremordre,
que Mazarin auroit encor voix en chapitre,
& pour tout ce qui s’estoit commis auec
violence de part & d’autre, vn plein corbillon
d’oublies, sous titre d’Amnistie generale. De
cette façon, Mazarin apres auoir encor bien lanterné
le beurre, & promené le Roy de peur des
gouttes, reuint à Paris comme s’il n’eust rien
veu, bien que la harangere à le voir creust voir
le Diable en chair & en os, & que tout le monde
le grondast parmy les ruës. Il se tint quelques
iours cache sous la tuille sans qu’on le vist,
feignant qu’il auoit quelque colique, sinon
qu’il vous alloit souuent rendre visite en secret :
Mais enfin il se remit du tout sur sa bonne jambe,
en se faisant de feste comme auparauant,
bien qu’on vit clairement qu’il auoit plû sur sa
mercerie, & que son ris estoit vn ris d’hostelier,
qui ne passoit point le nœud de la gorge. Il vit
alors, pensant à ceux qui auoient tenu son cheual
en bonne herbe pendant la guerre, ayans
empesché par diuers moyens qu’on ne luy mist
la main sur le collet, que qui a compagnon à


page précédent(e)

page suivant(e)