Anonyme [1649], DECADANCE DE L’INIVSTE PARTI DES MAZARINS refugiez à S. Germain, & leurs PERNISIEVX DESSEINS auortez, par la conclusion DE LA PAIX. , françaisRéférence RIM : M0_864. Cote locale : A_2_39.
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ne peut plus subsister, & qu’on le souffre encore à
la Cour, plus pour luy tirer des plumes de ses aisles,
que pour bien-veillance qu’on luy porte, la Reyne
Regente verra bien, & connoistra encore mieux
que ce n’estoit qu’à la seule personne de ce perfide Sicilien,
à qui la France, le Prrlement, le Clergé, la
Noblesse, & le tiers Estat en vouloient, & non pas
à leurs sacrees & adorables Maiestez, comme leur
faisoit entendre cet imposteur.

 

Au seul bruit de la mort du feu Marquis d’Ancre,
tous les Princes qu’il auoit bannis de la Cour, &
contraint à s’armer pour se deffendre de sa violence,
sans estre sommez reuinrent d’eux mesme trouuer le
Roy, & luy offrir de nouueaux seruices, pour ceux
qu’il y auoit long temps que ce coyon Italien leur
empeschoit de rendre à sa Maiesté.

La mesme chose arriuera, Madame, des que dessasuiettie
des charmes de Mazarin Iules, vous verrez
clair dans les seines intentions, & du Parlement, &
de vos peuples, il n’y a rien qui puisse mieux les obliger
à mettre bas les armes, que de leur faire connoistre
que vous abandonnez entierement ce maistre,
& la disposition de la Iustice, pour en faire vn chastiment
exemplaire.

Mettez la main à ce dernier ouurage, Madame,
puis que vostre Majesté connoist bien que l’armée de
Mazarin diminuë, & qu’elle, ny ses chefs, quelques
grands Princes qu’ils soyent, ne peuuent pas resister
aux puissantes forces qu’on leur veut opposer, s’ils
continuent vouloir nourrir dans leur sein le vipere



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