Molé, Mathieu [1649], HARANGVES FAITES A LA REYNE REGENTE. PAR MONSEIGNEVR LE premier President du Parlement. , françaisRéférence RIM : M0_1614. Cote locale : B_4_1.
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s’en ressentent, ,,,si le Parlement, dont le soin & les pensées
ne tendent qu’à sa conseruation, ne s’oppose genereusement
à ces desordres. C'est la raison pour laquelle les autheurs
de tous ces conseils ont entrepris de ruiner son Authorité,
parce qu’elle est le seul obstacle de leurs desseins,
& dans lesquels l’Authorité du Roy n’est nullement espargnée ;
l’on a voulu renuerser ses bonnes intentions, en faisant
croire à vostre Majesté, qu’il entreprenoit au de là de
sa puissance, & qu’il en passoit les limites, que ses assemblées
estoient illicites, extraor dinaires ; & que ce mot
d’Vnion & de Ionction, dont elles estoient qualifiées,
estoit vn terme criminel, que l’Authorité Royale ne pouuoit
souffrir, sans atteinte & dégradation. Ceux, MADAME,
qui vous ont donné ces pernicieux conseils & ces fausses
impressions, sçauent bien le contraire de ce qu’ils ont persuadé ;
mais ils l’ont fait (non pour le bien de l’Estat, mais
pour leur conseruation particuliere, preuoyant bien le mal
qui leur en pouuoit arriuer; l’on a exercé de la violence
extraordinaire, l’exil & la prison ; mal-heureuse prudence,
qui punist les innocens comme les coulpables, sans aucune
raison, que celle de sa deffiance & de ces iniustes soupçons ;
mais les accusateurs meritent bien mieux cette qualité
que les accusez, qui n’ont eu iamais que du respect &
de l'obeïssãce pour le Roy, & vne inuiolable fidelité, qu’ils
ont perpetuellement tesmoignée en toutes les occasions.
Et il est à craindre que ce coup porté contre l’Authorité du
Parlement, ne porte son contre-coup contre l’Authorité
Royale. Nous sommes obligez de faire entendre à vostre
Majesté, que ces mesmes personnes qui ont celé l’exemple
de l’année 1618. en la quelle l’on s’estoit assemblé pour le


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