Anonyme [1652], DE LA NATVRE ET QVALITÉ DV PARLEMENT DE PARIS, ET Qu’il ne peut estre interdit ny transferé hors de la Capitale du Royaume, pour quelque cause ny pretexte que ce soit. , françaisRéférence RIM : M0_857. Cote locale : B_15_32.
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ie veux neantmoins pour la confirmer de plus en plus, rapporter
ce que le Parlement en Corps en fit entendre au Roy
Louys XIII. dans sa Remonstrance du 21. May 1615. dont
voicy les propres termes.

 

Philippe le Bel, qui premier rendit vostre Parlement sedentaire, &
Louys Hutin qui l’establit dans Paris, luy laisserent les mesmes fonctions
& prerogatiues qu’il auoit à la suite des Rois leurs predecesseurs.
C’est pourquoy il ne se trouue aucune institution particuliere de vostre
Parlement, ainsi que de vos autres Cours Souueraines qui ont esté depuis
erigées, comme tenant vostredit Parlement, la place du Conseil
des Princes & Barons, qui de toute ancienneté estoient prés les personnes
des Rois, NAIS AVEC L’ESTAT. Et pour marque de ce, les
Princes & Pairs de France y ont tousiours eu seance, & voix deliberatiue ;
Aussi depuis ce temps y ont esté verifiées les Loix & Ordonnances,
Edicts, creations d’Offices, Traittez de Paix, & autres plus importantes
affaires du Royaume, dont Lettres patentes luy sont enuoyées
pour en toute liberté les mettre en deliberation, en examiner la Iustice
& le merite, & y apporter modification raisonnable. Voire mesme ce
qui est accordé par nos Rois aux Estats Generaux doit estre verifié en
vostre Cour où est le lieu de vostre Throsne Royal, & le lict de vostre
Iustice Souueraine. Et neantmoins, Sire, ceux qui veulent affoiblir
& desprimer l’authorité de cette Compagnie, s’efforcent de luy oster la
liberté que vos predecesseurs luy auoient perpetuellement accordée, de
leur representer ce qu’elle iugeroit vtile pour le bien de leur Estat. Nous
osons dire à vostre Majesté, que c’est vn mauuais Conseil qu’on luy
donne, de commencer Pannée de sa Majorité par tant de commandemens
de puissance absoluë, & de l’accoustumer à des actions dont les
bons Rois comme vous, Sire, n’vsent iamais que rarement, &c.

Monstrelet qui n’a point ignoré nos Maximes, appelle le
Parlement de Paris, Conseil Royal, dans son Histoire de France.
C’est pourquoy ce grand Senat estant né auec la Royauté,
& faisant la baze & le fondement de tout l’Estat en general ;
& nos Rois y ayant estably de tout temps le Throsne
de leur Grandeur, & le lict de leur Iustice sans iamais y desroger,
il est certain qu’il ne peut estre interdit ny transferé
qu’auec le Siege de l’Empire, & le nom de la Capitale, puis



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