M. [1649], HARANGVE ROYALE prononcée deuant leurs MAIESTEZ A COMPIEGNE. , françaisRéférence RIM : M0_1612. Cote locale : A_4_31.
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estoit en quelque façon plus glorieux, puis qu’il
commandoit aux hommes, & que Iupiter ne gouuernoit
que les Cieux. Numa Pompilius l’vn des premiers,
comme des plus religieux Roys de l’Empire Romain,
estoit le grand Fauory des Dieux, conuersoit familierement
auec eux, estoit admis à leurs Conseils & à leurs
secrets, & n’ignoroit rien de tout ce qui se passoit dans
leur sacré Conclaue. Neantmoins tous ces Princes ont
esté assez moderez, & l’Histoire de leur vie remarque
qu’ils n’ont vsurpé ces titres Diuins qu’à dessein de se
faire craindre & obeïr, & non pas de se faire adorer.
Pourquoy pensez-vous qu’anciennement la Royauté
estoit jointe au Sacerdoce, & que nos Roys tres-Chrestiens
receuoient quelques ordres Sacrez dans le
temps de leur Couronnement ; sinon pour leur donner
à cognoistre que leur vie deuoit estre aussi pure que
leur Ministere estoit sainct & releué : & que s’ils ont la
liberté d’approcher les Autels en consideration de leur
dignité, comme en vertu de leur caractere, que c’est
afin qu’ils y trouuent des lumieres pour mieux conduire
leurs Peuples & mieux conceuoir qu’elles sont les
volontez de Dieu. Ie pourrois, grand Prince, vous
donner le nom Dieu, puis que l’Oracle de la verité le
donne à tous les Saincts : & que tous ceux de l’Ancien
Testament qui ont fait quelques actions excellentes
en ont esté auantagez par la bouche mesme du sainct
Esprit. Mais ie craindrois en cela, d’offencer vostre
modestie ; Et c’est assez pour vous estre ennemy, que
de publier vos vertus auec vn peu d’exageration. Vostre


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