Louis (XIV), De Guénégaud [signé] [1649], DECLARATION DV ROY, PORTANT SVPRRESSION de toutes les Charges, & Offices, dont sont pourueus les Gens cy-deuant tenans la Cour de Parlement de Paris ; pour les causes y contenuës. , françaisRéférence RIM : M0_941. Cote locale : E_1_109.
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l’Empereur a esté obligé separer les interests de
ceux de la Couronne d’Espagne, où ils sembloient
estre inseparablement attachez ; Nous voyons des
François mesme se declarer pour les Espagnols, &
former vne faction dans nostre Estat, capable non
seulement d’interrompre le cours de ces prosperitez,
mais de nous en faire perdre tout le fruit, & par ceux-là
mesme qui sont plus obligez de reuerer nostre
puissance, & d’en desirer l’accroissement.

 

Nous auons oublié aucune d’illigence pour rompre
leurs mauuais desseins, qu’on voyoit assez se
former, nous auons tenté toutes ses voyes de douceur
& de condescendance, pour ramener à la raison
des esprits qui s’en égaroient si fort, mais ç’a toûjours
esté inutilement, & nos bontez & nos bienfaits,
n’ont serui qu’à rendre les seditieux plus insolens,
& plus hardis à pousser les choses aux dernieres
extremitez ; on a voulu alliener l’affection de nos
Peuples, par le decri de nostre gouuernement, prenant
pretexte principalement sur le fait des Finances,
comme s’il estoit possible de soustenir les dépẽses
necessaires d’vne grande Guerre, sans y succomber
bien-tost, ou sans estre forcé de faire des leuées sur
nos Subjets. Nous auions au contraire grand sujet
d’attendre plustost des loüanges, & des applaudissemens
de ce que nous estans trouuez sur les bras à nostre
auenement à la Couronne vne pesante Guerre,
& que nous n’auons pû encore finir par l’opiniastreté
de nos ennemis, quoy que pour les reduire à la
Paix par la force, nous ayons fait de tous costez de



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