Louis (XIV), De Guénégaud [signé] [1649], DECLARATION DV ROY, PORTANT SVPRRESSION de toutes les Charges, & Offices, dont sont pourueus les Gens cy-deuant tenans la Cour de Parlement de Paris ; pour les causes y contenuës. , françaisRéférence RIM : M0_941. Cote locale : E_1_109.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 8 --

le Peuple mesme qu’ils abusent si malicieusement, dés
qu’il aura les yeux vn peu desillez, sera bien aise qu’ils
seruent d’exemple à la posterité de la iuste vengeance
qu’il exerce contre ceux qui entreprennent de troubler
l’establissement des Monarchies, qui sont les
ouurages precieux de sa sagesse.

 

C’est vn aueuglement qui ne ce peut conceuoir
que des Magistrats instituez par le Souuerain, pour
rendre la Iustice à ses Subjets, qui n’ont point d’authorité
qui ne soit formée de la main des Rois, qui
peuuent par consequent la suspendre ou la retirer lors
qu’ils en abusent, ayent entrepris de leuer cette authorité
au dessus de celle des Rois, mesme s’emparer
du gouuernement, & de l’administration de l’Estat
par vne vsurpation qui n’a point d’exemple dans les
siecles passez, & essayer de rendre leur party plus
considerable en flatant & authorisant les desgouts
de diuers Princes & Grands du Royaume, que le
bien de l’Estat, & nostre seruice nous a empesché de
pouuoir satisfaire dans leurs iniustes pretentions. Les
Rois nos predecesseurs ont tousiours fait paroistre
leur addresse, lors que les Officiers du Parlement de
Paris ont voulu prendre quelque connoissance des
affaires de l’Estat, ils n’ont iamais manqué en ce cas
à leur faire sentir les marques de leur indignation, &
les ont prudemment renfermez, dans les bornes de
leur institution, preuoyant bien que si iamais l’ambition
& la malice de quelques particuliers du Corps
preualloit aux sentiments des sages & des bien intentionnez,
l’accroissement de cette puissance, produiroit



page précédent(e)

page suivant(e)