Lanauze,? [signé] [1652], LA LEVÉE DV SIEGE DE VILLENEVVE D’AGENOIS, ESCRITE PAR VN GENTILHOMME de ladite Ville d’Agenois, à vn Bourgeois de la Ville de Bourdeaux. , françaisRéférence RIM : M0_2298. Cote locale : B_14_37.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 7 --

Bourgeois ont veu la desolation de leurs
Compagnes, où tout a esté entierement rauagé :
ils en ont esté estonnés, mais non pas troublez. Le
souuenir qu’ils ont d’auoir serui genereusement &
fidellement le Roy & Son Altesse, auec profit &
vtilité pour toute la Prouince, mesmement à la
Ville de Bourdeaux, auec laquelle ils ont l’honneur
& la gloire de s’estre inuiolablement vnis, fait
vne si forte impression sur leur esprit, qu’il n’est
point de mal-heur qui les accable, & qu’ils ne surmontent
par leur Vertu. Ils connoissent trop bien
le prix de leur persecution pour s’en plaindre, &
se ressouuiennent que pour moissonner en Ris, il
est necessaire de semer en Larmes. Ils sçauent
que iamais les Saincts n’ont esté couronnés qu’apres
auoir combattu ; Qu’il n’y a que Salomon qui ait
toujours esté dans ses delices, & que c’est pour cette
raison qu’on est en doubte, son salut, & qu’il est
peut-estre mal-heureux pour n’auoir rien souffert.
Ie finiray par mes protestations ordinaires que ie
suis,

 

MONSIEVR,

Vostre tres-humble & tres-affectionné
seruiteur, LANAVZE.



page précédent(e)

page suivant(e)