I. A. D. [1649], IMPORTANTES VERITEZ POVR LES PARLEMENS. PROTECTEVRS DE L’ESTAT. CONSERVATEVRS DES LOIX. ET PERES DV PEVPLE. Tirées des anciennes Ordonnances, & des loix fondamentales du Royaume. DEDIEE AV ROY. Par I. A. D. , français, latinRéférence RIM : M0_1686. Cote locale : C_5_59.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 97 --

à la seiche & insatiable cupidité des plus
auares, & la legereté d’vn peuple affoibly & espuisé, à
la pesanteur d’vn Ministre si fort & si puissant, tout
cela ne presage que d’estranges reuolutions.

 

Hippocrate rapporte en l’vne de ses Epistres, qu’il
fust vn iour appellé par la Republique des Abderites,
pour la guerison de Democrite, & qu’ils luy manderent
qu’auec Democrite il trouueroit aussi LE
CONSEIL MALADE & tres-indisposé, [illisible].
Et quelle estoit l’indisposition de ce Conseil, sinon
qu’il n’auoit laissé à ces miserables, que l’ame & la
voix libre de continuelles charges & impositions ;
ceux qui ont escrit de l’estat de ce peuple, remarquent
que le vice & la corruption auoit tellement
gaigné parmy les Gouuerneurs & les principaux Officiers,
que le cours & la violence du mal, forçoit tous
les remedes qu’on y pouuoit opposer. Leurs mains,
lesquelles, selon le dire de Galien, sont la iuste regle
de tout le temperament du corps, qui se reconnoist
par le toucher, n’estoient pas bien innocentes, ils ne
manioient pas LES FINANCES auec la pureté &
netteté qui estoit necessaire ; les vns auoient les yeux
esbloüis de leurs interests particuliers, & offusquez
des fumées de l’ambition ; les autres estoient entierement
aueuglez de passion, ce qui leur desroboit le
vray visage des objets, & leur faisoit paroistre les
choses comme au trauers d’vne nuée toute autres
qu’elles n’estoient, semblables à ces Icteriques, ausquels
tout ce qu’on oppose paroist jaune, & à ceux
qui sont trauaillez de la suffusion du sang, sous la



page précédent(e)

page suivant(e)