I. A. D. [1649], IMPORTANTES VERITEZ POVR LES PARLEMENS. PROTECTEVRS DE L’ESTAT. CONSERVATEVRS DES LOIX. ET PERES DV PEVPLE. Tirées des anciennes Ordonnances, & des loix fondamentales du Royaume. DEDIEE AV ROY. Par I. A. D. , français, latinRéférence RIM : M0_1686. Cote locale : C_5_59.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 74 --

estre plus richement parez, c’est celuy de la Iustice,
elle fait seule toute leur beauté : Tesmoins ce fameux
Epigramme Grec escrit au Temple d’Apollon en
l’Isle de Delos, dont le premier vers commençoit,
[illisible], pulcherrimum quod iustum ; Car s’il
est vray que de toutes les choses, les vnes sont plus
excellentes que les autres, personne ne doutant que
l’homme ne soit l’excellence de la nature mortelle,
l’ame l’excellence de l’homme, & la vertu l’excellence
de l’ame ; la Iustice aussi est l’excellence de la
vertu, toutes les vertus la reconnoissent pour leur
Reyne & leur Souueraine. Et pour ne rien obmettre
de tout ce qui s’en peut dire, adjoustons, aussi
bien ne peut-on pas mettre fin à vne chose de soy
infinie ; nous esprouuons sensiblement, que ce qui
est l’air au monde elementaire, le Soleil au celeste,
l’ame en l’intelligible ; la Iustice est le mesme au
monde Politique, c’est l’air qu’vn chacun de nous
demande à respirer, le Soleil dont les perçants
rayons commencent à dissiper nos troubles & nos
nuages, c’est l’ame qui doit donner la vie à tout le
peuple ; Et comme ce diuin Philosophe dit au second
Liure, [illisible], en vain la terre se donneroit
si liberalement aux hommes, en vain abandonneroit-elle
tous ses biens & ses richesses, & permettroit
qu’on luy ouurist si hardiment le sein pour en
tirer ses thresors, si la IVSTICE ne deuoit distribuer
à chacun ce qui luy appartient. Ainsi la France
s’abandonneroit en vain à son Liberateur, en
vain les peuples luy sacrifiroient & leur sang & leur


page précédent(e)

page suivant(e)