I. A. D. [1649], IMPORTANTES VERITEZ POVR LES PARLEMENS. PROTECTEVRS DE L’ESTAT. CONSERVATEVRS DES LOIX. ET PERES DV PEVPLE. Tirées des anciennes Ordonnances, & des loix fondamentales du Royaume. DEDIEE AV ROY. Par I. A. D. , français, latinRéférence RIM : M0_1686. Cote locale : C_5_59.
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que la Loy inique ne doiue point estre appellée
Loy, mais iniquité ; des iugemens comme ceux-là
rendus contre les formes ordinaires, par des Iuges
interessez d’affection, & portez de passion ; ce ne
sont point iugemens, [illisible], ce
sont plustost iniures & iniustices.

 

Mais ie passe bien plus auant, & soustiens que des
gens de cette qualité, lesquels sans Commissions
deuëment verifiées, entreprennent de faire actes de
Magistrats, & exercer la puissance Souueraine, sont
criminels de Leze Majesté, que toutes leurs poursuites
ne sont que voyes de fait, des excés & des attentats,
& qu’on les doit punir de mort. La Loy 3. ff.
ad leg. Iul. maiest. est expresse & diserte : Qui priuatus pro
magistratu, potestate ne se gessit lege Iulia maiestatis tenetur.
Aussi la premiere Loy qui fut publiée dans l’inter-regne
des Romains, que Plutarque a remarquée en
la vie de Publicola, estoit de n’entreprendre d’exercer
aucun Office sans concession particuliere du peuple,
à peine de la vie. Il est vray que la pluspart de
ceux que l’on employe à faire ces massacres, estans
personnes peu connuës, qui agissent secretement, &
frappent sans paroistre, on ne peut s’adresser à eux
que difficilement. Mais il faut demeurer d’accord,
que si la voix du sang de tant de gens qu’ils ont assassinez,
a penetré, comme l’Escriture Sainte nous asseure,
iusques au Tribunal de Dieu mesme, & attiré
sur nous tous les orages & les tempestes que nous
auons iusqu icy essuyez : Il est sans doute, de la pieté
& de la religion des Parlemens, de reuoir les procez



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