Guise, Henri II de [?] [1652], LA DECLARATION DE MONSEIGNEVR LE DVC DE GVISE, FAICTE A BORDEAVX LE Troisiéme du mois courant, sur la ionction de ses interests, auec ceux de Messieurs les Princes. Auec toutes les Particularitez de sa sortie. , françaisRéférence RIM : M0_885. Cote locale : B_8_35.
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deguiser si adroitemẽt le bon où le mauuais estat des
affaires, qu’il le faisoit enuisager par leurs Maiestez au
gré de ses caprices, & la haine generale qu’il a fait éclater
pendãt ma detention, cõtre toutes les maisons des
Princes de Condé, de Vãdosme, d’Angoulesme, d’Orleans,
de Lorraine, & de Sauoye, desarme tous mes ressentimens,
pour me contenter de dire que ce fauory,
qui meditoit le dessein d’establir sa tyrannie sur les
testes des peuples, vouloit premierement enleuer les
testes de ceux, que leur iustice & leur naissance deuoient
obliger de ne souffrir pas les iniustes progrez
de son ambition.

 

Cependãt ie ne laissois pas de crier assez haut dãs ma
prison, pour m’efforcer de faire retentir mes plaintes
aux oreilles de sa Majeste, dont ie faisois constament
solliciter la iustice par l’entremise de ceux qui estoient
interessez à mon élargissement ; Mais les obstacles de
cet insolent Ministre ; (qui pour adiouster l’outrage à
l’iniustice disoit en se riant que ie serois bien aise de
voir & de seiourner dans l’Espagne) faisoient auorter
toutes leurs plus belles intentiõs ; & tirer ma deliurance
en vne si prodigieuse longueur, que ie n’y voyois
plus d’esperance iusqu’à la conclusion d’vne paix generalle ;
à moins que le Ciel s’interessant à me faire
rendre iustice par la faueur de quelque coup extraordinaire,
ne rompit luy mesme les fers, qui captiuoit
iniustement ma liberté depuis tant d’années.

L’assouuissemẽt de mes desirs à de beaucoup precedé
mes esperances, parce que les conionctures du temps
ne me permetoit point d’en conceuoir de si aduantageuses,



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