Fonteneil, Jacques [?] [1650], LE REMERCIMENT DES BOVRDELOIS, AV ROY, Sur le suiet de la Paix. , françaisRéférence RIM : M0_3277. Cote locale : A_9_1.
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cens mil liures, à condition qu’on ne feroit à l’aduenir
aucune Citadelle dans le ressort de la Seneschaussee,
nous inspira d’vn mesme temps la deffiance de son procedé,
& le dessein d’autoriser la parole d’vn Roy : Les
troupes qu’il enuoya rauager nos maisons aux portes
de la ville, contre l’authorité de nos Priuileges, qui
nous exemptent du Logement des gens de guerre à dix
lieuës de Bourdeaux, nous animerent au combat pour
nostre liberté : les Temples prophanez, les Prestres assommez,
nos canons enleuez, nostre ville battüe, nos
femmes forcees, nos biens pillez, nos champs desolez,
la paix violee, la Iustice interdite, nostre innocence
adroittement contrainte sous l’appast d’vne abolition
à dresser son gibet, & preparer son suplice, ont armé
nos esprits à la deffence de la cause de Dieu, de Vostre
Majesté, & de nostre interest.

 

Dieu qui cherit son Image a protegé la iustice contre
la honte de cette interdiction, dont le Duc d’Espernon
la vouloit diffamer, quand rehaussant l’esclat de sa majesté
sur le temps que son ennemy la croyoit abbatüe,
elle a frappé son cœur d’vne terreur estrange, qui l’agitant
de conuulsions sensibles, a exprimé les remors de
son ame ; & quand du mesme esprit qu’il arma le Berger
pour abbatre l’orgueil de Goliath, il anima les frondes
des enfans pour le mettre dehors. Il a beny nos armes
lors qu’vnissant à nostre deffence deux Elemens
contraires, l’eau & le feu pour combattre Monstry, il
nous rendit auec vsure les canons qu’on nous auoit osté,
que ses troupes tousiours battuës par les nostres, ont
porté les palmes qu’elle auoient cueilly dans les terres



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