Fonteneil, Jacques [?] [1650], LE REMERCIMENT DES BOVRDELOIS, AV ROY, Sur le suiet de la Paix. , françaisRéférence RIM : M0_3277. Cote locale : A_9_1.
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estrangeres aux pieds de nos soldats, que le Chasteau
que les Gouuerneurs nous auoient vsurpé, a esté renuersé
par la foudre dont il nous a frappé, ne luy restant du
nom de Trompette qu’il portoit, que ce qu’il faut pour
publier à la posterité la cause de sa ruine & la honte de ce
persecuteur.

 

Vostre Majesté de sa part ordonnant la demolition de
la Citadelle de Libourne, la descharge des deux escus par
tonneau, l’esloignemẽt des troupes ennemies, la liberté
dans le choix de nos Magistrats, le restablissement de la
Iustice, l’amnistie des desordres passez, prononce pour
nos armes, absoult nostre innocence, & condamne la
calomnie ; Quel peuple plus glorieux d’estre iustifié par
la voix de son Prince ? Quel Prince plus aymable d’auoir
tendu la main à son peuple abbatu ? que ses actions accordent
auec celles de Dieu, puis qu’en ce mesme temps
qu’vn Dieu enfant porte la paix aux hommes, vn Roy
mineur la donne à ses sujets. Ce n’estoit pas assez que
Bourdeaux tousiours soûmis aux ordres de ses Roys,
tousiours zelé au salut de l’Estat, ayt esté le theatre sur
lequel les Anges ont serré le sacré nœud qui vous a mis
au monde, il falloit qu’il souffrit, pour estre fait le Temple
de la felicité, ayant esté l’objet de vostre amour,
soudain qu’il a esté le sujet de la grace ; heureuse guerre,
qui nous donne la Paix! heureux mal-heur, qui produit
le bon heur ! heureuse diuision, qui enfante la
grace ! Les desordres que Vostre Majesté calme dans le
Royaume, les conquestes qu’elle fait au dehors, les
cœurs qu’elle gaigne par tout, vous sont à meilleur titre
qu’au Iupiter des fables, le tres-Bon, aussi bien que



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