Duval, Jean [?] [1652], LA TROISIESME PARTIE DV PARLEMENT BVRLESQVE. DE PONTHOISE, Contenant la Response à l’Anti-Burlesque du sieur D. L. R. Et le nom & les qualitez de trois nouueaux Renegats. Par l’Autheur de la premiere & seconde Partie. , françaisRéférence RIM : M0_2701. Cote locale : B_15_38.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 4 --


Aprens ! hibou, qui cherche noise,
Que c’est vn Bourgeois de Ponthoise,
Qui ne fait, pardieu, pas grand cas
De ton pitoyable fatras.

 

 


Quoy broüiller vne Imprimerie
D’vne si vilaine asnerie :
Ne sçauoir faire vn meschant Vers :
Mettre rime à tort & trauers :
Et rendre vne muse boiteuse :
Est-ce pas vne chose honteuse ?
Vn Vers trop court, l’autre trop long,
Est ce pas estre vn vray broüillon ?
Mettre voyelle sur voyelle,
Est-ce auoir la moindre ceruelle ?
Ne dire rien que de mauuais,
De bas ; d’abiect, & de niais,
Dedans meschante Poesie,
Est-ce pas estre en frenaisie :
Mais, ie cesse de te berner,
Et ie te veux bien pardonner
Ton malplaisant Panegirique,
De ton Parlement fantastique,
Parce qu’on n’y peut rien trouuer,
Qui puisse son honneur sauuer.

 

 


La rencontre en est assez belle,
D’en auoir fait le Parallelle
Aux Apostres de IESVS-CHRIST :
Ce n’est pourtant pas tant mal dit,
(Pour estre vn ignorant supresme)
Mais, l’amy, c’est au treiziesme,
Qui son diuin maistre vendit,
Et qui par apres se pendit.
(Qu’heureuse en seroit la iournée,
Si c’estoit là la destinée
Des premiers, seconds & derniers :
Qui ne sont que francs casaniers)
Car trois ont gagné la guerite,
Depuis que i’ay donné ma suitte,
Et quittans de Paris la Cour,
Ils sont icy depuis vn iour :
C’est vn tricon qui se debande
Pour venir augmenter la bande.

 

 


A vous Parisien Bourgeois,
I’addresse maintenant ma voix,
Et ie quitte la Friperie
De ce rat de l’Imprimerie :
Aprenez donc, frere, le nom
De ces Conseillers de renom.
Le Premier, qui paroist en lice,
Est vn pipeur de benefice,
A les attraper bien ruzé,
On l’appelle BESNARD REZÉ
Et rien que l’amour de la Crosse
Ne la mis dedans ce négoce.

 

 


Le second est vn grand Nigaut,
Qui se nomme de GVENEGAVD :
Iadis la fortune prospere
Aduança dans les biens son pere,
C’estoit vn enfant du rabot,
Qui marchant sur double sabot,
Meschant bonnet sur sa caboche,
Pas vn seul denier dans sa poche :
Son corps couuert d’vn haillon gris,
De Rion s’en vint à Paris :
Il fut laquais, vallet d’estable,
Et c’estoit vn vallet passable ;
Quand la mandille il eust quitté,
En Commis il fut fagoté,
Et trauailla si bien du poulce,
Qu à la fin son bon-heur le pousse
Dans les Finances à gogo :
Et ce plat pied de Guenegaut,
Fut vne si meschante Hargne,
Qu’il fut Tresorier de l’Espargne :
La pour s’empescher d’estre gueux
Dans son temps il ioüa ses jeux,
Et desrobant dans les Finances,
Il laissa beaucoup de cheuances
(Quoy qu’il fut venu presque nu)
Aux enfans qui l’ont suruescu :

 

 


Celuy-cy s’est mis dans la robbe,
Où pas si bien il ne desrobe ;
Et n’en est pas moins criminel :
Car sçachez qu’estant Colonel,

page précédent(e)

page suivant(e)