Anonyme [1649], CONTRE LES ENNEMIS DE LA CONFERENCE ET DE LA PAIX. ALIDOR A ARISTE. , françaisRéférence RIM : M0_785. Cote locale : C_7_75.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 4 --

l’appareil de leur triomphe : Desabusez-vous, Ariste,
de l’opinion que vous auez conceuë de la
legereté du peuple, n’esloignez pas la volonté de
ses bien-faicteurs, en le noircissant d’ingratitude :
n’adioustez point à sa misere des soupçons qui le
deshonorent, & sans imiter ces imprudens vindicatifs
qui mordent le traict, & laissent impunie
la main qui l’a lancé, recherchez la cause de cette
inconstance publique, dans l’opiniastreté d’vne
intelligence cachée.

 

Ne vous souuient il plus, Ariste, de ce que vos
yeux ne pûrent souffrir sans horreur, ce Samedy
qui vrayement precedoit vn iour de repos, puisque
le Senat y conclud vne Conference, qui ramenera
l’abondance dans nos ports, la tranquillité
dans nos familles, l’asseurance dans nos Campagnes,
le commerce dans le Royaume, & nostre
inuincible Monarque dans le Thrône de ses peres ;
Il me semble vous voir encore, & du geste & de
la voix, repousser auec vn zele merueilleux le discours
importun de ce seditieux Orateur, qui mal
persuadé de la qualité de vostre esprit, par la ieunesse
de vostre aage, pensoit entrainer vos sentimens
à son party, auec la mesme facilité que les
volontez de la canaille qu’il auoit amassée, comme
vn infame animal toutes les ordures d’vn
egoust, pour porter ses saletez dans le sein de la
Iustice, la diuision dans le Palais de la concorde,
& demander la guerre par ses truchemens desraisonnables,



page précédent(e)

page suivant(e)