Anonyme [1649], CONSOLATION AV PEVPLE DE PARIS, TOVCHANT LES AFFAIRES DE CE TEMPS, , françaisRéférence RIM : M0_770. Cote locale : B_20_15.
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CONSOLATION
AV PEVPLE
DE PARIS,
TOVCHANT
LES AFFAIRES
DE CE TEMPS,

LE ressentiment que i’ay du trouble où ie te vòy (chere
Ville, illustre sejour de ma naissance) m’oblige de
t’escrire ce peu de mots, pour me consoler aussi moy-mesme
en te consolant. Ce n’est pas que ie ne verse aussi des larmes
en secret, lors que publiquement ie m’efforce d’estouffer mes
douleurs, & que ie ne te plaigne dans le cabinet, lors que ie
tasche par ma voix & par mes escrits de moderer tes plaintes.
Souuien-toy donc de cette belle pensée d’vn Ancien, Que
si la Raison ne met fin à tes pleurs, la Fortune ne le fera iamais.
Le mesme m’apprend encore, Que les larmes nous
defaudront plustost que les causes & le sujet des douleurs, &
qu’il n’y a rien que nous deuions plus soigneusement espargner
que les larmes, puis qu’il en faut verser à toute heure.
Ie ne puis m’empescher de te dire encore auec le mesme,
Qu’Auguste perdit sa sœur Octauia, & que la nature des
choses est telle, qu’elle ne voulut point ester le necessiré de
pleurer à celuy à qui la destinée auoit [illisible]



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