& cruauté, ce sons des Penthées dont les membres
vn iour seront lacées & mis en pieces.

Mais ie m’égare dans ce discours autant lugubre
que funeste, sans considerer que cette pauure princesse,
ce voit dans les dernieres extremitez de l’affection,
son ame est abatuë, son cœur François &
royal, est en langueur, son esprit semble s’euaporer,
à la veüe de ces tristes nouuelles qui luy sont
apportées, elle pleure, elle gemit, & par l’excez de
ses larmes, fait paroistre celuy de sa douleur.

Enfin elle est inconsolable, toutes ces pensées
sont lugubres ces plaintes sont remplies de pitié,
son ame est affoiblie & tombe en deffaillance, & en
ce triste & deplorable estat, elle est inconsolable,
sa voix plaintiue est suiuies de soupirs, & ses sanglots
font de telles impressions, que les cœurs mesme
les plus endurcis en seroient touchez.

Et en ce piteux équipage digne de compassion,
ces clameurs sombres, ces paroles languissantes seroient
capables de faire plorer les rochers, n’estoit
qu’ils sont insensibles.

Mais aprez auoir témoigné la foiblesse commune
à la nature & repris quelque force, dit auec vn ton
foible & vn accent triste & deplorable, mon Dieu
qu’elles estrange Tragedie i’ay perdu toutes, mes
ioyes, par la perte de mon cher Espoux, de mon Roy
& de mon tout, desormais mes iours seront plains
d’amertumes & mes pensées seront effroyables
comme l’Enfer, faut-il qu’aprez si long exil ie perde