Criquetot,? de [1649], LA SYNDEREZE OV L’INNOCENCE FOVREE DE MALICE DE L’AVTHEVR DE NOS MAVX. Quis das salutem Regibus: de gladio maligno eripe me. Et erue Galliam de manu filiorum alienorum, quorum os locutum est vanitatem, & dextera eorum, dextera iniquitatis: Psal. 143. Par le Sr de CRIQVETOT. , français, latinRéférence RIM : M0_3740. Cote locale : A_7_24.
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beautés empreintes sur ma sa ce, encore que vous disiés
que mes yeux vous faisoient reconnoistre les ombres
de la ruine que i’apporterois à vne noble nation, auec
les marques d’vne mort douteuse qui me tiendroit enueloppé.
Il faut donc que ce iour qui sera le dernier
des miens, vous fassiés les funerailles de trois qui tiennent
vostre vie enchaisnée à la leur, & sous le mesme
tombeau qui couurira les cendres de nos corps, vous
allés bien tost mesler les vostres emportées par la douleur.
Neantmoins, mon pere, n’en donnés pas le blasme
à Iule vostre fils, vous sçaués bien la violence qu’il a
soufferte en vous quittant, vous entendistes les pitoyables
accents de sa voix à l’heure de son depart de Sicile
trempans vostre visage de ses larmes, vous donnans
presage assés euident de son malheur. Entendés maintenant
ses dernieres paroles de sa bouche qui seront
bien tost empourprées de son sang. Et vous mes niepces
affligées, portés leurs les nouuelles de ma cheutte,
asseurés le de l’amour que ie leurs porte tout entier
dans le desespoir de ma vie. Dites leurs que l’autheur
de ses larmes & de son desastre le va bien tost payer sur
le lieu infame que tous les François luy dressent, vous
leur permettiés ce message (ô France) c’est la seule priere
que i’adresse à vostre misericorde en faueur de tous
mes proches, ie consacre volontiers ma vie pour tous
les malheurs desquels on m’acuse d’estre l’origine, & si
vostre iustice n’est contente de la peine que les Loix
ordonnent aux larrons, amoncelés sur ma teste tous les
maux que l’esprit de l’homme se peut imaginer. Hachés
moy si vous voulés en lambeaux, faites bourreler
mon corps auec tant d’excez que la moindre de mes
douleurs soit suffisante de donner la mort à tous ceux
lesquels les Astrologues ont feints des cormorans dans
leurs Almanachs de l’an 1649. Mais si vous daignés
encor regarder du Trosne de vostre Iustice la poussiere
de la terre, & s’il vous reste encor quelque sentimens


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