Charpentier (?) [?] [1652], LA HARANGVE FAITE AV ROY, PAR MONSIEVR CHARPENTIER CONSEILLER EN PARLEMENT & vn des Deputez vers sa Majesté, pour l’esloignement du Cardinal Mazarin, & pour la conclusion de la Paix generale. Prononcée à sainct Denis le huictiesme Iuillet mil six cens cinquante-deux. , françaisRéférence RIM : M0_1595. Cote locale : B_12_9.
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vn veritable zele pour la conseruation de
l’authorité de V. M. Si dans des saisons plus fascheuse,
les Roys vos predecesseurs ont esloigné
leurs Fauoris à la priere des Grands ou des peuples,
sans doute V. M. SIRE, qui n’a d’autre intention
que de conseruer inuiolablement les Loix fondamentalles
de cette Monarchie, ne refusera pas vne
chose à ses Sujets qui est si iuste & si necessaire, puis
que c’est pour leur repos & la tranquillité du
Royaume de vostre Majesté. SIRE, le saint Esprit
qui anime mes pensées, pour faire entendre ces raisons
à V. M. les peut porter iusques dans son cœur ;
il n’y a rien que ie ne puisse attendre de la bonté de
V. M. Mais si i’estois aussi si malheureux que d’apporter
vne verge pour endurcir le cœur à ce Ministre,
comme fit Moyse à Pharaon, lors qu’il alla de
la part du grand Dieu viuant, luy faire commandement
de mettre en liberté les enfans d’Israël, & de
les laisser aller, ie me tiendrois, SIRE, le plus criminel
de tous les hommes enuers V. M. & enuers son
pauure peuple, puis que mes prieres & supplications
seruiroient plustost à leur persecution qu’à les
retirer de l’opression de ce Tyran, qui se seruant du
b/> nom auguste de V. M. les retiendra dans la misere,
comme fit ce barbare Pharaon aux enfans de Iacob,
mais qu’il prenne bien garde à la suitte de l’histoire,
le chastiment de laquelle il ne peut éuiter s’il n’implore
la grace de celuy qui fit ce miracle, & s’il n’entre
en parfaite reconnoissance des sommes immenses


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