Anonyme [1652], LA TRES-HVMBLE ET VERITABLE REMONSTRANCE DE NOSSEIGNEVRS DV PARLEMENT POVR L’ELOIGNEMENT DV CARDINAL MAZARIN. Presenté au Roy estant à Sully, Par Nosseigneurs les Deputez. , françaisRéférence RIM : M0_3808. Cote locale : B_12_62.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 5 --

la respecte trop pour douter de la sincerité de vostre
Escrit. L’asseurance que nous en auions nous porta à
donner l’Arrest du 29. Decemb. ayant iugé que ce remede
estoit necessaire pour arrester vn malheur extrême,
& qu’il n’y auoit point de plus forte barriere
pour fermer le passage au C. M. que de luy donner
apprehension de sa vie, estant permis d’en vser de la
sorte contre les Perturbateurs de repos public qui se
couurent de la puissance contre la Iustice, sur tout lors
que nous deuions croire que les progrez du C. M. dãs
vostre Estat estoiẽt vn pur attentat cõtre vos defences ;
& plustost le témoignage de son desespoir, qu’vne execution
de vos ordres, personne ne pouuant s’imaginer
qu’il fust capable de vous surprendre par les importunitez
qui sollicitoient son retour pour leurs interests
particuliers, au préiudice de ceux de vostre Estat.

 

Nous n’auons appris, SIRE, que parle rapport de
nos Deputez, le changemẽt de ces resolutiõs, qui remplira
d’estonnement l’Europe, comme elle a desia fait
toute la France, & nous a obligez à donner Arrest,
que tres-humbles Remonstrances seroient faites par
écrit à V. Maiesté, pour la décharge de nos consciences,
& que la posterité voye dans les mouuements publics
iusques où s’est porté nostre fidelité pour vostre
seruice.

N’ayant point estimé qu’il nous fust loisible de demeurer
seulement spectateurs de la desolation qui menace
vostre Royaume, Nous vsons de ces mots, non
par vne simple prévoyance, mais vne connoissance
evidente qui nous fait voir que Monsieur le Duc d’Orleans,
& tous les Princes de vostre Sang ont pris les
armes pour empêcher qu’vn hõme incapable ne s’empare
de vostre personne, & de vos affaires, pour mettre
vostre Royaume en proye, & rendre vos Subiets
les plus malheureux de la terre.

Ayez agreable, SIRE, que nostre fidelité vous



page précédent(e)

page suivant(e)