Anonyme [1649], LA SANGLANTE DISPVTE ARRIVEE SVR LE ieu, entre le Cardinal Mazarin & l’Abbé de la Riuiere, à S. Germain en Laye. , françaisRéférence RIM : M0_3582. Cote locale : A_7_23.
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répond Mazarin me la donne toute gagnée, vous n’en auez
point d’autre adiouste l’Abbé tout indigné que celuy que ie
vous ay donné, & puis qu’il faut sortir des termes du ieu, si
ie ne vous auois procuré la faueur du Duc d’Orleans vous
ne seriez pas à present en France, Comment petit Beneficier
interrompt le Cardinal, ozez-vous me parler de cette
sorte, auez-vous oublié ce que vous estes & ce que ie suis : Et
sous ombre que ie vous ay fait la faueur de rechercher vostre
amitié, prerendez vous en tirer quelque auantage, sçachez
que ie me moque de vostre credit, & que celuy de vostre
maistre m’est fort indifferent vous ne parliez pas ainsi
la veille des Rois, replique la Riuiere, lors que vous m’obligeastes
par vos prieres, & vos promesses à faire sortir malgré
luy le Duc d’Orleans de la ville de Paris, pour venir à
bout de vostre dessein : Il est vray respond le Cardinal, que
le besoin que i’auois alors de son A. R. memporta à des supplications
indignes de moy, & mesmes à quelques promesses
extrauagantes : mais le peril estant passé, ie me moque
des vnes & des autres : Cette maxime adiouste l’Abbé, que
vous auez pratiquée auec tous ceux qui ont eu affaire à
vous sera fausse en mon endroit, & ie vous contraindray
bien de me donner le chappeau que vous m’auez promis
tant de fois, & que vostre malice a si long temps retenu :
Les chappeaux rouges replique Mazarin ne sont pas faits
pour des testes vertes comme la vostre il me fieroit mieux
qu’à vous respond la R. & ie le merite mieux aussi : Taisez-vous
petit insolent continuë le C. & contentez-vous de
n’estre pas obligé d’en porter vn iaune comme vostre pere,
le vostre repart l’Abbé, bien qu’il en fist de toutes sortes fut


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