Anonyme [1649], LA REVNION DES ESPRITS. , français, latinRéférence RIM : M0_3535. Cote locale : C_9_84.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 30 --

maintenant auguste Senat, que vostre zele
est necessaire, & que vostre seruice sera agreable ;
ne refusez pas à vostre Patrie, ce que les
Scythes accordent à la leur. Ne souffrez
point que le grand Empire des François se
détruise de soy-mesme ; aydez-le à se releuer
du precipice où il tombe. Toutes ses parties
sont encore saines & entieres, il ne faut que
les vnir pour les conseruer : vostre sagesse &
vostre authorité le peuuent ; ce que vous ne
ferez pas auec la balance, entreprennez le
auec l’espée. l’espere ce que ie demande de
ceux à qui ie parle ; que si ma voix est trop foible
pour se faire ouïr, ou que quelques courages
soient trop obstinez pour se rendre ;
qu’ils escoutent les plaintes de la France leur
chere Patrie, qui n’a de l’infortune que par
sa propre fecondité ; & qui ne demanderoit
que d’estre sterile pour estre heureuse. Cette
desolée leur dit ce que Rebecca disoit autrefois,
lors qu’elle sentit le combat de ceux
qu’elle portoit dans ses flancs. Que me sert
d’estre mere d’vn nombre infini de Peuples,
si ces Peuples me doiuent persecuter ? N’est il
pas plus souhaittable de n’auoir point d’enfans,
que d’en auoir qui me déchirent les entrailles ?
De quelque costé que ie iette ma
veuë ie trouue des François qui portent ma


page précédent(e)

page suivant(e)