Anonyme [1649], LA REVNION DES ESPRITS , français, latinRéférence RIM : M0_3535. Cote locale : A_8_3.
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n’est pas le Roy ou sa Mere, ce ne sont ny les
Princes ny les Ministres qui ont commencé
nostre guerre ; l’ancien Ennemy de la France
a contraint nostre dernier Monarque à la faire,
il nous l’a laissée auec vn nombre infini de
victoires. Veut on abandoner tous ces auantages,
faute de secourir vn Roy qui ne combat
que par necessité ; veut on en perdant
le fruit de tant de batailles qu’il hazarde vn
Empire, que tant de pretieuses morts & tant
de sang illustre ont augmente ? Que chacun
considere attentiuement cecy, ie m’asseure
que personne ne refusera son assistance. Ie
pardonne au Peuple s’il se laisse persuader,
qu’on peut faire la guerre sans qu’il en fasse
les frais ; puis qu’vn Ephore estoit ces iours
passez assez ridicule pour receuoir & faire
examiner vne proposition, qui promettoit
chaque année plus de deux cens millions,
sans que le villageois contribuast. Il n’appartient
qu’aux Beotiens qui ne sçauent pas conter
iusques à cinq, de supputer ainsi des sommes
immenses ; mais par mal-heur cette
Arithmetique ne fait point venir d’argent.
Qu’on permette donc au Souuerain de prendre
du secours, si l’on veut qu’il acheue
vne guerre necessaire, & par la guerre qu’il
nous procure vne glorieuse & vtile paix.


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