Anonyme [1651], LA PROSPERITÉ MAL-HEVREVSE OV LE PARFAIT ABREGÉ DE L’HISTOIRE DV CARDINAL MAZARIN, OV SE VOID TOVTES LES RVSES ET toutes les Fourberies dont il s’est seruy pour arriuer au feste de la progieuse fortune où il s’est veu. AVEC VNE RELATION DE TOVTES les causes de sa disgrace. , françaisRéférence RIM : M0_2925. Cote locale : C_11_16.
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Duc d’Orleans, par des suppositions de mesme
nature que celles que nous venons de dire.
Mais pour se couurir de l’atentat qu’il vouloit
executer, il faloit faire sous-signer la detention
des Princes à son Altesse Royalle, afin
que le Prince ne creût pas vn iour à venir que
le Cardinal lui auoit procuré vne si funeste aduanture.
De sorte que le voila parfaittement
bien authorisé en ses pernicieuses maximes. Il
à l’Authorité du Roy par souffrance, il à l’esprit
de Monsieur le Duc d’Orleans par surprise.
Il ne faut plus que se porter à l’execution
de l’attentat, & prendre son temps pour ne pas
faillir sa prise, car autrement il y va de sa perte,
ce qu’il fit auec adresse. Le Mardi dix huictiesme
iour du mois de Ianuier, sur les dix heures
du soir, il leur fit dire qu’on deuoit tenir Cõseil
au Palais Royal, pour affaire d’importance,
Les Princes si trouuent : mais ils ny furent pas
si tost entrés qu’ils furent arrestez prisonniers
par ordre du Roy & conduits à mesme instant
au Bois de Vincennes.

 

Ah perfidie estrange ! est-ce l’a reconnoistre
comme il faut les graces que ce grand
Prince lui auoit faites de l’auoir maintenu dans
son authorité, malgré tous les efforts que toute
l’Europe faisoit pour le precipiter du gouuernement
de l’Estat sur vn miserable supplice,



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