Anonyme [1652], LA PANDORE, OV L’ASSEMBLAGE DE TOVS LES MALHEURS que la France a soufferts dans le Ministere du Cardinal Mazarin. I. Sur son manquement de foy. II. Sur le nom de Iule Mazarin, funeste à la Chrestienté. III. Sur ses mauuais Conseils, donnez à sa Majesté. IV. Sur la necessité qu’il y a de l’éloigner des Conseils du Roy & du Ministere. V. Et sur son Ambition, aspirant à la Souueraineté. , françaisRéférence RIM : M0_2658. Cote locale : B_13_21b.
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disant, ô Solon, Solon. Cyrus admirant cette
voix, le fit interroger sur la raison qu’il auoit de
s’écrier ainsi : Alors tirant du profond de sa poictrine
ces foibles paroles, dist ; Solon estoit jadis
vn tres-sage personnage en Athenes, auquel, lors
que jestois libre, i’ay rendu des honneurs souuerains,
& luy si voir tout mon pouuoir & mes
grands thresors, me flattant que par mes grandes
richesses & ma puissance, ie me pourrois tenir
asseuré contre les éuenemens de la fortune, & la
force de mes ennemis : Mais à cela Solon luy
respondit, qu’en cette vie il n’y auoit homme si
heureux qui peust s’asseurer d’estre en toutes façons
heureux auant sa mort, ny aucun tellement
puissant qu’il ne puisse succomber aux accidens.
Alors il confessa qu’il auoit mesprisé ces sages
maximes de Solon, & qu’à cause de ce, il auoit
entrepris temerairement les guerres qu’ils
auoient faites, que par sa faute il se voyoit reduit
en vn estat si mal-heureux de mourir par le
feu : qui est vn aduertissement important à toutes
les Villes quoy que puissantes, & à tous Princes,
quoy que redoutables par leurs forces &
grand pouuoir, qu’il y a du peril d’entreprendre
vne guerre sans necessité pour des sujets legers &
hors de raison.

 

Aussi Mazarin qui pour le seul sujet de s’enrichir
de la substance du peuple, veut entretenir



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