Anonyme [1652], LA PANDORE, OV L’ASSEMBLAGE DE TOVS LES MALHEURS que la France a soufferts dans le Ministere du Cardinal Mazarin. I. Sur son manquement de foy. II. Sur le nom de Iule Mazarin, funeste à la Chrestienté. III. Sur ses mauuais Conseils, donnez à sa Majesté. IV. Sur la necessité qu’il y a de l’éloigner des Conseils du Roy & du Ministere. V. Et sur son Ambition, aspirant à la Souueraineté. , françaisRéférence RIM : M0_2658. Cote locale : B_13_21b.
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fallu qu’elle ait obeї à toutes irruptions estrangeres
qui s’y sont faites, comme aussi, au lieu
d’vne honnorable administration qui s’entretenoit
en leur Republique, la raison de leurs
mœurs corrompuës, succeda & s’insinua dans
leurs Loix : mais ce qui est digne d’admiration
& d’estre obserué, est que tant & de si grandes
incommoditez & si longues & mauuaises guerres
furent entreprises par des causes fort legeres ;
ce qui doit rendre les autres Republiques sages
& plus aduisées, de ne faire aucune guerre sans
grande necessité, & se mirer sur les Grecs, qui
ont assez de fois entrepris des guerres sur des occasions
legeres & de peu d’importance, qui ne
peurent se pacifier iusques à ce que finalement
les nations Estrangeres faisans des irruptions en
Grece, ont ruiné les deux parties. C’est temerité
de ne croire qu’vne presente felicité, rend les
hommes plus insolens, & tentent des choses qui
quelquesfois leurs sont preiudiciables & ruineuses.
C’est ce qui arriua à Cresus Roy tres-riche
& tres-puissant, lequel faisant la guerre en
la premiere partie de l’Asie à Cyrus, lequel luy
allant au deuant, le défit & s’empara de son
Royaume, puis ayant pris la Ville de Sardes, il
fit Cresus prisonner, & commanda qu’on luy fist
souffrir le supplice du feu ; luy estant monté sur
le bucher preparé, s’écria d’vne voix lamentable,


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