Anonyme [1649], CANTIQVE DE REIOVISSANCE DES BONS FRANÇOIS, POVR L’HEVREVX RETOVR du ROY dans sa bonne Ville de PARIS. Auec vne tres-humble Remonstrance à la Reyne Regente. , françaisRéférence RIM : M0_622. Cote locale : C_1_2.
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La vengeance aussi est tres-messeante aux
Princes, et toute leur conduite en doit estre depoüillée,
s’ils veullent qu’on les ayme au lieu de
les apprehender. C’est vne furie infernale, qui
ne se repaist que de sang et de carnage, et qui
ne trouue aucune satisfaction que parmy les incendies
et les sacrileges, ceux qui aiment Iesus-Christ
et qui veullent estre creus ses imitateurs,
la doiuent fuyr comme la peste, et tascher de rendre
tousiours le bien pour le mal, et vaincre leurs
ennemis en leur bien-faisant. Le Roy Dauid
(quoy qu’assez accoustumé au sang, et quoy que
nostre Seigneur ne nous eut pas encore commandé
de pardonner à ceux qui nous maudissent
et qui nous courent sus) pardonna pourtant
à Scinchi fils de Guera, quoy que dans son aduersité,
fuyant deuant l’Armée de son fils Absalon,
il l’eut maudit, qu’il l’eut iniurié, qu’il se
fut mocqué de luy, et qu’il luy eut ietté des pierres
et à ses gens. Les Histoires prophanes nous
faurnissent aussi diuers exemples qui nous font
voir que la generosité, la misericorde et la clemence
rehaussent auec vn éclat merueilleux la
vertu et la gloire des plus grands Princes. Et
pour ce qui concerne nostre bonne Reyne, nous
esperons que la Pieté auec laquelle elle attire les



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