Anonyme [1651], LA MILIADE OV L’ELOGE BVRLESQVE DE MAZARIN, POVR SERVIR DE PIECE DE CARNAVAL. Seconde Edition, reueuë & corrigée par l’Autheur. , françaisRéférence RIM : M0_2467. Cote locale : C_11_10.
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Et qu’en leur lit ou sur la terre
Ayans encor en main le verre,
Ils furent surpris d’vn sommeil
Qui dura iusques au reueil.
Et ce fut pour le dire en somme
Pendant la ronfle de ce somme
Que Iule qui ne dormoit pas
Nous fit vn terrible tracas.
Et par vne diable d’aubade
Se vengeant de la baricade.
Car il nous emmena LOVIS
Qui tenoit nos cœurs resioüis,
Ce plus franc de tous nos Monarques
Dont se grãd Pere au cõbat d’Arques,
Le quatriesme des Henris,
Fit maintes femmes sans maris.
Il nous rauit ce Prince Illustre
A peine en son deuxiesme lustre,
Et c’est à dire en bon François
A dix ans auec quelques mois :
Tant afin que chacun l’entende,
Qu’afin qu’icy nul ne pretende
Prendre Lustre pour vn bordeau,
Ainsi que feroit quelque veau
Qui chercheroit son origine
De lustrum en langue latine,
Et pource, comme vn bon falot,
N’ayant pas apris que ce mot
Signifie en françois vn âge
Me pourroit faire quelque outrage,
Et publier que i’auois dit
Que le Mazarin nous rauit
Le Roy d’vn de ces lieux infames
Oû viuent les peu sages fames.
Amy lecteur excuse moy

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