Anonyme [1651], LA MILIADE OV L’ELOGE BVRLESQVE DE MAZARIN, POVR SERVIR DE PIECE DE CARNAVAL. Seconde Edition, reueuë & corrigée par l’Autheur. , françaisRéférence RIM : M0_2467. Cote locale : C_11_10.
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Et celà s’entend pour finance
Car à dire de vray pour lors,
Il n’auoit pas tant de tresors,
Qu’il peust telle despence faire
Sans en tirer d’autre salaire
Que quelque simple compliment
Ou des grands mercy seulement.
Aussi de peur destre prodigue,
De mesme qu’vne forte digue
Il sçeut à liberaliié
Tousiours opposer chicheté.
Non que pour sa personne mesme
Il n’eust vne largesse extresme :
Car pour les satisfactions
De ces illustres passions
Qu’il a sur tout pour le Theatre
Italien, qu’il idolâtre
Pour les balets & les festins,
Les farceurs & les baladins,
Les Dames en chair & peinture,
Les Palais de riche structure,
Mesme pour loger ses cheuaux
Tels qu’vn Roy n’en a de plus beaux,
Et pour mille autres galentises
Que demandoyent ses conuoitises ;
Il n’epargna non plus nostre or
Que la poussiere & moins encor.
Mais quoy ? ce sont magnificences
Bien-seantes aux Eminences.
Il est vray que quelqu’vn dira,
Et certes raison il aura
Q’est-il besoin de par le Diable
Qu’vne Eminence insatiable
Vienne icy faire ces excez
A nos grands couts, despens & frais ?
Toute la France est affamée,

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