Anonyme [1649], LA MICARESME DES HARANGERES, Ou leur entretien sur les affaires de l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_2466. Cote locale : A_6_31.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 5 --

plus de conscience que mon chien, la poure beste,
cependant la Reine est bien abusée de les croire.

 

Dame Nicole. Ma foy ouy, & noutre pouure petit
Roy, qui deuient-il, il est si biau, ie l’ayme tant.

Dame Georgette. Ma foy le pouure enfant a soufre
tout, & il ne sçait pas voir encore le tort que l’on luy
fait ; ha que i’espere que quand il sera grand qu’il mettra
bon ordre par tout, car il a bien la mine d’estre vn
iour vn grand Prince, & qui aymera bien son peuple,
il l’a ma foy bien tesmoigné, & il disoit dans les barricades
à la Reine, qu’a vouloit monté sur son petit
cheual, & que le peuple crieroit viue le Roy.

Dame Nicole. Et son petit frere monsieur le Duc
d’Aniour, que fait-il ?

Dame Pacquette. Il se console auec son frere de ce
qu’ils demeuront si long temps à saint Germain, car
ils aimont mieux Paris que saint Germain, y a pus de
plaisir.

Dame Georgette. Mais pourtant ie m’estonne que
Monsieur le Duc d’Orleans l’a quitté, car on disoit
qu’il aymoit bien les Parisiens, & ie voyons bien le
contraire.

Dame Nicole. C’est ce diable de la Riuiere, qui en est
cause, on dit qu’il a receu de l’argent de Mazarin, &
qu’il a fait croire à Monsieur le Duc d’Orleans qu’il
falloit qu’il fut de son party.

Dame Georgette. Mais Monsieur le Prince, diable c’est



page précédent(e)

page suivant(e)