Anonyme [1652], LA MARCHE DE L’ARMÉE DE MONSEIGNEVR LEPRINCE Au deuant du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_2408. Cote locale : C_12_33.
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que les Ministres abusent de l’authorité
du Roy, comme Monsieur le Prince
auoit allegué dans ses plaintes, parce qu’ils
se seruent du nom de Sa Majesté pour rappeller
cét Estranger, contre le bien de l’Estat.
N’est-ce pas affoiblir par ces visibles
abus le respect & l’obeyssance que les peuples
doiuent à ce nom sacré & a cette authorité
Souueraine ? Et puis que ce mesme
Conseil se sert également de ce nom &; de
cette authorité Royalle, & pour condamner
Monsieur le Prince, & pour rappeller
le Mazarin, comme il n’est pas receuable
quand il absout le coupable, il ne doit pas
non plus l’estre quand il condamne l’innocent.
C’est ainsi que les Conseils où les passions
president, se destruisent eux-mesmes.
C’est ainsi que le Cardinal vient deffaire
aujourd’huy par son retour, ce qui auoit
esté fait pour son retour mesme. Et ce
qui paroist encor de plus estrange dans la
conduitte du Conseil, c’est que quelques-vns
des Ministres qui sont encor à Paris,
comme entr’autres Monsieur le Coadjuteur,
apres auoir traicté publiquement auec
le Cardinal, ont eu la hardiesse de faire courir
le bruit que Monsieur le Prince estoit
d’intelligence auec cét Estranger pour le


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