Anonyme [1649], LA IVSTIFICATION DV PARLEMENT ET DE LA VILLE DE PARIS DANS LA PRISE DES ARMES ; CONTRE L’OPPRESSION & Tyrannie du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_1796. Cote locale : C_5_73.
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diuisions intestines, de s’esleuer iusques à la qualité de Duchesse,
& de faire vn reuenu de quatre cents mil liures par an ;
& le Parlement s’estant voulu opposer pour le deub de sa
charge à ses leuées, il ne s’est pas contenté par la frequente
presence du Roy au Parlement de faire authoriser ses nouuelles
impositions, mais il s’est encor estudié à opprimer sa
liberté & aneantir son authorité, non seulement en establissant
de nouueaux droits & leuées par des Arrests du Conseil
contre les formes du Royaume & Ordonnances des
Roys, & en luy ostant la connoissance par vn ordre nouueau
contraire aux Loix fondamentales de l’Estat & non
iamais vsité en France de plusieurs Declarations portant
ses leuées de deniers, laquelle leur appartenoit naturellemẽt
& l’attribuant au Conseil, mais encores en interdisant des
Chambres entieres du Parlement, & esloignant de cette
Ville de Paris plusieurs de ses Officiers, mesmes des Presidens
au Mortier, ceux qu’il a crû estre les plus passionnez
Seruiteurs du Roy & Ennemis de son oppression. Le Parlement
a dissimulé ce diuertissement des Finances du Roy,
ces attentats contre son authorité, cette atteinte contre ses
Priuileges, Libertez & Franchises, L’iniure qui a esté faite
à ses membres & Officiers, craignant que son ressentiment
dans vn temps de Guerre ne luy donnast sujet de luy faire
des reproches de quelques mauuais éuenemens arriuez pour
auoir empesché la leuée de quelques deniers supposez necessaires
pour les despences de la Guerre, & ne fist naistre l’occasion
d’vn plus grand desordre ; Mais son decez estant arriué
auec vn tel bon-heur pour luy & ses parens, qu’au lieu que
le Parlement deuoit condamner la memoire de cet Eminentissime
hypocrite, bien plus iustemẽt qu’il n’a fait celle du défunt
Marquis d’Ancre, pour auoir volé à la France plus de
deux cents millions tant pour luy que pour ses parents, sans
y comprendre l’entretien ordinaire de sa Maison par chacun
an qui sur passoit celuy du Roy ; Faire le procez à son corps
mort, & se vanger sur les biens qu’il a laissez auec telle seuerité,
que la posterité en eust parlé auec estonnement, pour
apprendre à des Fauoris à ne plus vsurper insolemmẽt l’authorité
Royale, & partager auec luy sa puissance pour mettre
ses legitimes Subjets dans l’oppression & le Royaume


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