Anonyme [1652 [?]], LA HARANGVE DE MONSIEVR LE PREMIER PRESIDENT Faite au Cardinal Mazarin, à son arriuée dans la Ville de Poictiers. , françaisRéférence RIM : M0_1553. Cote locale : B_13_69.
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C’est à cette heure, Messiurs, ou plus que
iamais que la voix de cette belle outragée
se doit ifaire entendre de vous, qu’elle doit
animer vos cœurs à la iuste vangeance, contre
le plus lache, de plus perfide de tous les
hommes.

Courrez donc à secours, n’espargnez rien
de ce qui peut seruir a sa deffence, & voyez
seulement ce que le Mazarin machine auiourd’huy
& contre elle contre vous. Souuenez
vous. Souuenez-vous de la generosité
de ces braues dont les Histoires sont
embelie, & de qui la gloire ne moura iamais
pour auoir deffendu auec zelle leur Patrie,
contre les violences des vsurpateurs,
Ie l’entens, Messieurs, qui vous appelle,
qui crie, s’il est vray pourtant que la foiblesse
de sa voix l’anguissante luy puisse
permetre encore de crier, marchez, ou
plustost vollez à son secours, he quoy auez
oublié que dulce, & decorum est pro patria mori,
qu’on meur auec honneur, mourant pour
sa patrie.

Ouy, Messieurs, ie vous dis encore vn coup
que ie l’entens qui se plaint de l’enorme
cruauté du Mazarin, qui se rit auec insolence,
& des Arrest de la Iustice, & du foudre



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