Anonyme [1652], LA GAZETTE NOVVELLE. EN VERS BVRLESQVES. Sur l’arriuée du Roy en sa bonne Ville de Paris. Premiere Sepmaine. , françaisRéférence RIM : M0_1472. Cote locale : B_18_32.
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Comme mouton, agneau chevreaux,
Biche, sanglier, cerf cochon, veau,
Oyseaux de mer, pris dans des mares,
Qui sont à Paris vn peu rares,
Phaisans, lapins, l’évraut d’indons,
Tant sans l’arder qu’auec lardons,
Chapons, poules, poulets, poulettes,
Becfis, ortolans, alloüetes,
Beccassines & bercassineaux,
Qui sont de tres frians morceaux,
Confections d’or, ambre, ou perles,
Pigeons, perdrix, cailles, ou merles,
Truffes, Champignons, iaunes d’œuf :
Mais rien seulement que du bœuf.
Dont par de rares artifices,
On fit quatre ou cinq beaux seruices :
(A ce que disent gens loyaux,)
Langues, poitrines, alloyaux,
Rosty, boüilly, capilotades,
Tourtes, pastez & carbonnades,
Et tout si bien assaisonné
Que chacun dit i’ay bien disné.
Si d’auanture on me demande
Pourquoy cette seule viande
Fut seruie en ce grand repas,
La raison ie ne la sçay pas ;
Mais j’appris & sceus tout le reste
D’vne Dame aimable & modeste,
Femme de Monsieur de Monmor,
Qui vaut plus d’vn million d’or.

 

 


L’autre iour ce Seigneur ou Prince,
Qui maintenant est en Prouince ;
Sçauoir, Monsieur de Guemené
En espouse tres fortuné,
Estant chez Madame du Lude,
Luy fit à peu pres ce prulude.
Madame, mon fils, premier nay
Que i’auois qu’asi destiné

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