Anonyme [1649], LA FRANCE EN DEVIL, PRESENTÉE A LA REYNE, pour le Restablissement de ses Estats & de son Royaume, Par vn de ses fideles Sujets. , françaisRéférence RIM : M0_1425. Cote locale : A_3_62.
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de peines : Vostre Auguste Parlement fournir à cette
heure vn ample sujet à vostre zele, qui ne souhaite
rien tant que de ioüyr de vostre presence, qu’il a
perduë vn long temps, par vn extreme malheur à la
France, auec son roy, vostre cher Fils, qu’il regrette
auec tant de peine : C’est vn Corps sans Ame, sans
la quelle il ne peut agir & ne peut faire ses fonctions :
C’est donc à iuste cause, MADAME, que vostre
Majesté me permettra de dire, que sans elle les autres
membres sont nuls ; de mesme que le Soleil cesse
de continuer sa course, il brusle tout, & desseche ce
qu’il rencontre. Il en est de mesme de nostre ieune
Monarque, depuis qu’il a esté enleué de nostre presence,
nous n’auons eu que guerre & que cruautez,
que nous auons soufferts depuis son depart ; c’est
vn mal important, où le remede doit estre appliqué :
En vn mot, c’est vn mal publique, qui ne respire que
d’heure en heure, de moment en momens les effets
de vostre misericorde. Ie ne doute donc point, MADAME,
que vostre Majesté ne soit touchée d’vne
sensible douleur, quand elle verra, comme ie luy
representeray, les degasts que ces nouueaux troubles
ont fait dessus son Peuple ; & ie me figure que son
zele tout surpris, n’accusera iamais cet Auguste Senat,
dans lequel sont ces braues Catons, affectionnez
pour leur Roy & ses Peuples, de luy auoir esté
rebelles, puisque sa misericorde penche déja à la Iustice,
encline à l’equité, & preste à l’abolition de toutes
choses. Ce n’est pas, MADAME, que ie soupçonne
en aucune façon l’Auguste Parlement de la


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