Anonyme [1652], LA FRANCE A COVVERT SOVS LES LAVRIERS DES PRINCES. , françaisRéférence RIM : M0_1413. Cote locale : B_9_5.
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caprice de la fortune, comme au débordement
des riuieres, ou pareils accidents qui ne
peuuent estre ny preueus, ny moins encore repoussez :
Mais ceux que ces Genereux Princes
ont emporté si graues & si frequents, ne peuuent
estre attribuez qu’à leur conduite, & à
leur valeur.

 

C’est icy où nous pourrions dire de leur gloire
ce que l’Orateur Romain a dit de Cesar, que
la Fortune n’auoit point de part à celle qu’il s’estoit
acquis, mais qu’elle procedoit toute de sa
valeur, ou de la vertu. Comme les lignes Parallelles
se trouuent tousiours égales, bien
qu’elles s’esloignent du centre ; aussi voyonsnous
que ces deux Princes estants partis de
Bourdeaux, l’vn pour aller vers le North, &
l’autre vers le Midy, leurs victoires ont esté
égales. Si l’vn a mis en deroute ses ennemis,
l’autre à eu pareil aduantage ; si le Prince de
Condé prend vne ville, son Altesse de Conty
entre victorieux dans l’autre ; si la presence de
l’vn encourage & affermit le Perigort & ceux
que les ennemis auoit ou gaignez ou esbranlez,
l’autre met le calme dans l’Angenois, & par



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