Anonyme [1649], LA FIN TRAGIQVE DE TOVS LES PARTISANS, ARRIVEE DE TEMPS EN TEMPS, ET TIREE DE L’HISTOIRE DE FRANCE. , françaisRéférence RIM : M0_1395. Cote locale : C_5_11.
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LA FIN TRAGIQVE DE TOVS
les Partisans, arriuée de temps en temps,
& tirée de l’Histoire de France.

Faisant reflexion sur les motifs qui peuuent
auoir poussé le Cardinal à nous enleuer leurs
Maiestés, i’en treuue deux principaux. Le premier
est, qu’il a crû se faire vn bouclier de
leurs personnes sacrées, contre la rigueur de
leur iustice qui le menaçoit ; le second qu’il a voulu sauuer
d’vn naufrage euident la fortune de ses complices, & de
ceux qu’il auoit fait maluerser dans le gouuernement des
Finances. Dans le premier il a ressemblé ces personnes, qui
se noyant se prennent à des espées tranchantes pour se pouuoir
sauuer : dans l’autre sa malice ne souffre point de comparaison ;
car la protection qu’il donne à des impies, estant
plus criminelle que la vie des mal-heureux qu’il deffend ; il
est aisé de iuger que tous les forfaits de cet homme, tiennent
de l’eminence dessus les ordinaires, & qu’ils sont montez
dans le dernier degré de l’abomination. Ie n’entreprens
point de parler icy contre l’intention qu’il peut auoir euë
de se déliurer d’vne mort honteuse, qui deuoit bien-tost
mettre le comble à ses vices ; ie n’examine point l’iniustice
de la pensée où il est à present, de perdre vn million d’ames
auant la sienne, celuy qui n’attend pas d’autre vie apres celle
d’icy bas, la doit conseruer le plus long-temps qu’il peut,
& dans le desespoir qu’il a morallement de son salut, ie luy
pardonne qu’il se serue de toutes les extremitez imaginables
pour se sauuer, iusques à faire vne infinité de nouueaux
martyrs dans le Ciel, qui mourant pour la defence de leur
Roy, peuuent par vn zele de charité enuers leur ennemy



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