Anonyme [1649], LA FARCE DES COVRTISANS DE PLVTON, ET LEVR PELERINAGE EN SON ROYAVME. , françaisRéférence RIM : M0_1372. Cote locale : C_4_11.
Aussi bien supposez, Que ces drosles d’habits dont ils sont deguisez.
Pluton.
La broche, est-ce pas vous qui par l obeissance Que vous rendiez iadis à ma toute puissance, Pour auoir de l’argent auez par tant de fois Mis tant & tant d’imposts sur le pauure Bourgeois.
La Broche.
Ouy, ie suis vn Bourgeois, qu’infinité de drosles Ont fait mourir de faim par mille Monopoles.
Cocq à Pluton.
Dis moy donc, n’est tu pas ce fameux partisan Que i’ay tant enrichy des biens du Paysan.
La Broche.
Ouy ie suis paysan, & ne suis gueres riche Iugez si on est gueux quand on fesse la miche.
Pluton.
Cela ne prouue point ta grande pauureté, Ie ne ris pas, dis moy la pure verité.
La Broche.
Ouy, ouy la verité est vne belle chose Ie l’ay veuë autresfois elle est couleur de rose.
Pluton.
Ah ! si i’entre en furie, on en verra beau ieu Ie te feray ietter dans vn horrible feu :
La Broche.
Monsieur ie n’ay pas froid, ne bougez ie vous prie Ie n’en ay pas besoin, ie vous en remercier.
Pluton.
Peste soit du coquin qui si impudemment Quand ie parle se rit de mon commandement, Toy, à ce que tu dis, qui t’appelles la Pointe, Respons mais souuiens toy que si ta contrepointe Tu receuras de moy vn iuste chastiment, A ce que ie diray respons directement.
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