Anonyme [1649], LA FARCE DES COVRTISANS DE PLVTON, ET LEVR PELERINAGE EN SON ROYAVME. , françaisRéférence RIM : M0_1372. Cote locale : C_4_11.
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Estoit de succomber & tourner le derriere,
Et ie ne scaurois point le moyen d attaquer
Si ie n’estois icy venu le prattiquer,
Iamais en Italie on ne m’a sceu apprendre
Comme il faut attaquer, mais bien à me deffendre,
Ou mesmes supposons que ie sois bien vaillant
Car du moins ie vaux bien quelque passe-volant,
Ou prendre des Soldats ? qui de par tous les Diables,
Seronr ceux qui voudront nous estre secourables ?

 

Naletac.

 


Monsieur souuenez vous que vostre argent peut tout.

 

Nirazam.

 


Vous scauez mon humeur, c’est l’argent qui me fout.

 

Naletac.

 


Hé bien ie diray mieux, que cela ne vous tienne,
Vous possedez du tout la race Italienne,
Vous connoissez aussi vn million de farceurs,
De fols, de basteleurs, de sauteurs, de danseurs,
En vn mot vou auez par tout la renommée
D en estre l’intendant, faites en vne armée,
Et puis estant le chef de tous ces gens d’honneurs,
Aydez que vous serez des trouppes de voleurs
Que vous auez tousiours maintenus dans la France
Personne ne pourra vous faire resistance,
Il faut faire au besoin des fleches de tout bois,
Prenez Italiens, des Normans, des François,
Armez si vous pouuez toute la Picardie,
C’est bien des nations toute la plus hardie,
Faites vn Regiment de Prestres Hibernois,
D’allobroges, Lorains, Bas-Bretons, Albanois,
Et ayant ramasse tant de braues Gens-d’armes
Vous mettrez dans Paris de cruelles allarmes,
Vous les affamerez, & dedans peu de temps
Vous le verrez sousmis à tous vos combattans.

 

Nirazam.

 


Il est bien vray, Monsieur, que i’ai grand connoissance
Auec tous les pendarts d’Italie & de France,

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