Laffemas, abbé Laurent de [?] [1649], PLAINTE DV CARNAVAL, ET DE LA FOIRE S. GERMAIN EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_2794. Cote locale : D_2_26.
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Au bourg la Reyne, & à Meudon,
Mais ils plaignent tous Charenton,
Protestent qu’en cette occurrence
Paris manqua de diligence,
Et qu’il eut bien pû secourir
Tant de gens qu’il laissa mourir.
Puis qu’il fut sorti de la Ville
De Bourgeois plus de trente mille,
Mais vn autre plus est plus fin
Et dit qu’on n’a perdu qu’vn moulin,
Et que Chastillon, & tant d’autre
Ont bien payé la mort des nostres,
Outre qu’il espere dans peu
Vanger mieux le braue Clanleu.
Vn autre qui n’a veu de guerre,
Ny iamais ouy de tonnerre
Que celuy de nostre Arsenal
Croit en sçauoir plus qu’Annibal,
Et raisonnant sur la sortie,
Dit qu’il faloit qu’vne partie
S’en allât droit à saint Denis
Où restoit fort peu d’ennemis.
Vn bourgeois tout plein de courage>
Dit que s’il sort il fera rage ;
Et qu’il ne craint point le trespas
Plus que le reste des soldats.
On entend iusqu’aux harangeres
De teste, & de langue legeres
Qui disent ie sommes perdus
Comere ie sommes vendus,
Mais laissons là la populace,
Qui sans suiet crie, & menace,
Et qui iazé indiscretement
De la Cour, & du Parlement,
En faisant tous les politiques
Dans la place, & dans les boutiques.
Pestons contre cet Animal
Qu’on appelle le Cardinal,
Est-il possible qu’vn infame
Qui sert d’homme, & seruit de femme
Pratiquant en ses ieunes ans
L’Amour qui ne fait point d’Enfants,

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