Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?] [1652], LES INTERESTS DV TEMPS. , françaisRéférence RIM : M0_1718. Cote locale : C_12_2.
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dans les agitations de l’Estat. Et si le Cardinal de Retz n’a
pour regles de sa conduite que son ambition, ie le trouue neãtmoins
heureux, en vn point que s’il prend bien ses interests,
comme il faut auoüer que iusques icy il les a assez bien entendus,
il n’en peut auoir de veritable, & par le bon sens, & par sa
conduite passée qu’à chasser le Cardinal Mazarin, qui luy est
vn grand obstacle par la puissance qu’il a dans la Cour, & qui
par son seul nom donne plus de force à Monsieur le Prince
(des interests duquel le Cardinal de Retz est fort esloigné)
que des armées entieres : & qu’à procurer la paix & particuliere
& generale, qui donne l’abondance à Paris, dont la grandeur
est autant son auantage que celuy du public, & qui conserue le
lustre à toutes les grandes dignitez Ecclesiastiques, pareilles à
celles dont est reuestu M. le Cardinal de Retz : A quoy i’adiouste
que le Cardinal de Retz ayant eu depuis 4. ans, tant de
part à toutes les actions qui ont esté agreables au public, à la defense
de Paris, à la paix de Bourdeaux, à la liberté des Princes,
à l’esloignement du Cardinal Mazarin ; & n’en ayant eu aucune
à tout ce qu’il y a eu de foible & de tragique à la conduite
de ce party, au massacre de l’Hostel de Ville, à la desolation de
nos campagnes, à l’oppression de paris, il a vn tres particulier
interest, que les affaires finissent, par ce qu’il en fort auec beaucoup
d’honneur, & par ce que ses ennemis ne les acheuent
qu’auec honte, haine & confusion : Il est donc vray que son interest
necessaire est l’esloignement du Cardinal Mazarin, & la
paix du Royaume.

 

Ie ne m’estendray point sur les interests de Monsieur le Duc
de Beaufort, il ne les connoist pas assez luy-même, pour sçauoir
en quoy ils consistent, ny sur ceux de Messieurs de Chauigny
& de longueüil & pareils negociateurs, ils ne sont pas assez
considerables, pour auoir place en ce lieu, & pour donner
quelque bransle aux affaires, & ie croyrois manquer à la verité
& au respect que ie dois à Monsieur le Duc d’Orleans, si i’osois
seulement mettre son nom dans vn ouurage qui porte le
titre d’Interest, puisque toute l’Europe auouë qu’il n’en a iamais
eu d’autres que le bien de l’Estat, le seruice du Roy, le
soulagement des peuples, & la tranquillité publiqué.



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