Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?] [1651 [?]], DEFFENSE DE L’ANCIENNE & legitime Fronde. , françaisRéférence RIM : M0_984. Cote locale : B_19_24.
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& il dissipa toutes ces calomnies par cette belle &
fiere parole. Allons au Temple remercier les Dieux du
bon heur que ie vous ay acquis par mes victoires : Peuples
souffrez que i’anime auiourdhuy de ces mesmes paroles
vne voix plus modeste. Mais qui pourroit vous dire auec
autant de iustice, Allons au Temple rendre grace au Ciel
de la tyrannie renuersée du Mazarin chassé, de vos rentes
conseruées, de nos Princes en liberté, des taxes supprimées,
de la liberté publique establie. Ce sont des Ouurages
ausquels toute la France auouë que Monsieur le
Coadjuteur n’a pas peu contribué sous les ordres de
son Altesse Royale. Et vous lâches imposteurs & infames
bastards de la legitime Fronde, demeurez dans
le silence, vous qui déchirez le nom du Mazarin apres
auoir tousiours respecté sa personne, qui l’attaquez mort
apres l’auoir adoré viuant, qui luy faisiez lâchement la
cour dans son antichambre, cependant que nostre illustre
Prelat s’opposoir genereusement à la naissance & au
progrez de son pouuoir, qui combattiez sous ses ordres
dans les Troupes qui assiegeoient Paris, cependant que
ce genereux Protecteur de nostre liberté exposoit sa vie
pour nous defendre, qui vous cherchiez des graces & des
bien-faicts de ce Ministre, au mesme moment que
Monsieur le Coadjuteur refusoit les biens & les grandeurs
qui luy estoient offertes auec abondance ; Qui au
prejudice des paroles données, & Traittez signez auez
conserué dans la Cour les restes & les creatures du Cardinal
Mazarin, à l’instant que vous en chassiez ceux qui
auoient eu le plus de part à son esloignement. Qui auez
tousiours esté ses Esclaues, tant qu’il a esté dans la puissance,
& qui ne reconnoissez plus l’authorité Royale depuis
qu’elle est priuée d’vn Ministre foible & timide, qui
vous obligeoit de la souffrir à force des biens faicts dont
il contentoit vostre auarice Vous enfin qui ne vous estes
broüillez auec les amis du Mazarin, que parce qu’il n’a
pas esté en leur pouuoir d’assouuir vostre ambition, qui


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