Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652 [?]], LE CADVCÉE D’ESTAT, FAISANT VOIR PAR LA RAISON & par l’Histoire, I. Que nous ne pouuons point esperer de Paix pendant que la Reyne sera dans le Conseil. II. Que l’entrée du Conseil est interdite à la Reyne par les Loix de l’Estat. III. Que la Reyne est obligée de se retirer en son appanage, pour les ses seuls interests, & pour son honneur IIII. Qu’on ne peut point dire que Mazarin est chassé pendant que la Reyne sera dans le Conseil, & que pour cette raison le Roy est obligée de faire retirer la Reyne. V. Que les tendresses de fils ne doiuent point faire aucune impression dans l’esprit du Roy, pour l’obliger à retenir sa Mere dans le Conseil; si sa presence y est contraire au repos de l’Estat. VI. Et que, si la Reyne ayme son fils, elle doit consentir à cette retraitte, sans aucune resistance. , françaisRéférence RIM : M0_617. Cote locale : B_16_30.
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la seuerité de Manlius Torquatus, qui fit mourir
son fils triomphãt, pour chastier vne desobeissance,
d’Estat, fait trop d’esclat dans l’Histoire Romaine, pour
n’estre point sçeüe de tout le monde Neron dans vne
des cinq premieres années de son Empire, c’est à dire
dans le modelle & la regle de tous les beaux Gouuernemens,
respondit à Agripine qui luy demandoit vne
importãte faueur pour vn de ses Courtisans, que la qualité
de mere ne luy deuoit pas faire oublier qu’elle
estoit sa subjete ; & que si pour estre mere, elle pretendoit
exiger de luy, qu’il obeït aueuglement à toutes ses
demandes, il falloit donc qu’il se despoüillât du titre
d’Empereur, qui ne releuoit point d’vne mere, pour ne
se conseruer que celuy de son fils.

 

Laissons l’histoire Romaine pour nous arrester en
celle de France, où nous trouuerons de quoy contenter
les plus curieux, sur le sujet que nous auons maintenant
entre les mains. Philippe Auguste, vn des plus
irreprochables de tous nos Roys, & le moins descrié
pour la conduite de sa vie, apres auoir vainement interessé
ses tendresses, pour rompre le commerce qui
estoit entre Alix sa mere, & Henry Conte de Blois, gendre
de Louys le Ieune Roy de France, fut enfin obligé
par les raisons d’Estat qui sont tousiours les independants
d’y pouruoir par l’emprisonnement de ce Conte
& par l’esloignement de sa mere, qu’il fit retirer pour
quelque mois dans Orleans. La mort du Connestable
de S. Paul premier Prince du Sang dans l’histoire de
Louys XI. ne marque que trop que les souuerains
sont plus obligez à leur Estat qu’à leur sang ; & qu’ils ne
sont point obligés de reconnoistre leurs parens, quelques



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