Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.
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innocents, font manifestement cognoistre qu’ils
sont du nombre des reprouuez.

 

On a donné cy-deuant au public, quelques Maximes
Chrestiennes, qui, selon l’Euangile, marquent tous les
deuoirs tant de corps que d’esprit, des Subjets à l’endroit
de leurs Souuerains : dans la creance que l’on
auoit, que les Princes & les Ministres qui nous persecutent ;
iugeant du sentiment de nos cœurs par la confession
de nos bouches, & de la verité de nos seruices par
la publication de nostre deuoir ; arresteroient le cours de
cette furie, dans laquelle en cherchant nostre perte, ils
trouuent celle de leur conscience, & de leur honneur.
Mais la protestation de nos obligations, n’ayant pas esté
assez puissante pour les toucher, nous nous trouuons
obligez de leur montrer leur estat, apres auoir professé
le nostre ; & leur enseigner quels sont les deuoirs des
grands à l’endroit de leurs Sujets : afin que du moins ils
cessent de nous faire du mal, par la crainte du chastiment,
qu’ils ne peuuent éuiter de la Iustice de Dieu, s’ils
ne s’acquittent des charges qu’il à annexées à leur authorité.

I.

La premiere Maxime, & qui seruira de fondement
aux autres, est : Que le Souuerain auec ses peuples ne
font ensemble qu’vn Corps d’Estat, dont il est le chef &
ses sujets les autres parties qui le composent, chacune
suiuant sa dependance, sa place, sa dignité & son employ.
Car comme dans le corps, chaque membre à sa
structure, sa situation, & ses fonctions differentes de celles
des autres, sous la direction, & les influances du cerueau :



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